STRING ATTACHED – OUTPLAY

Strings Attached-Outplay

Strings Attached - Outplay

Outplay Records, le jeune label hollandais fondé par Junktion et Daniël Leseman en 2013, a sorti un nouvel EP, « Strings Attached », aux couleurs chaudes et apaisantes – un peu le contraire du temps qu’il fait actuellement dans leur pays d’origine. Les deux fondateurs du label ont chacun de leur côté composé un morceau pour l’EP. « Breakfast At Midnight » et « On My Mind » déroulent sans trop faire de bulles une deep house conçue pour l’ambiance feutrée d’un salon de thé. Le calme et la plongée de l’esprit dans l’univers paisible des premières mesures contrastent avec la seconde moitié du morceau lorsque Junktion ajoute une nappe accélérant le rythme cardiaque pour nous faire frétiller. Malheureusement, elle dure trop peu de temps pour transporter l’auditeur encore plus loin – ce qui suscite d’ailleurs une légère frustration. Mais il l’a lui-même écrit, ce morceau est conçu pour les gens qui prennent leur petit-déjeuner à minuit ! C’est l’image exacte. La track de Daniël Leseman (que nous avions interviewé il y a quelques mois / interview), est à peu près du même acabit : elle est agréable mais semble apprécier le vol en basse altitude, loin des turbulences et des bourrasques. C’est une escapade tranquille au milieu d’un paysage aux formes relativement douces. Le remix de « Breakfast At Midnight » livré par Brame & Hamo est nettement plus incisif. Il crée des ruptures avec le rythme en introduisant des éléments puissants et quelques notes de synthés bien senties. Eux aussi ont bien senti le décalage du morceau original et, plutôt que d’accepter l’idée de prendre son premier repas à l’heure où les clubs ouvrent leurs portes, ils ont donné une vision musicale d’une ambiance qui se rapproche plus de celle dont on aimerait être plongé au début de la nuit. C’est Laurence Guy qui a le mot du début de l’EP, avec un morceau éponyme, « Strings Attached ». Une introduction toute légère ressemblant au « Deep Burnt » de Pépé Bradock suivie d’une pluie de synthétiques rebelles, d’une grosse basse et de tout un tas d’autres scintillements quasiment imperceptibles, le tout fortement influencé par une techno de Detroit. Entre une face A solide par ses légers éclats et ses incursions inattendues, et une face B plus paisible et destinée à une certaine plongée d’esprit, on reconnait une fois de plus les multiples facettes et la patte de ce tout jeune label !


Victor Taranne