Alex Seidel – Tartelet Records

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C’était dimanche dont le ciel s’est dégradé progressivement du bleu au gris, jusqu’à rendre la ville uniformément blanche et cendrée, décolorée et froide, minimale et monotone.  Et la journée aurait pu continuer ainsi jusqu’à la nuit si elle n’avait pas été détournée par Alex Seidel, dont sortaient tout juste les snippets de son EP à paraître chez Tartelet Records.

Tartelet Records, faut-il vous présenter? Bataillon nordique à l’uniforme toujours impeccable quant il s’agit de faire monter au front de nouveaux talents. Et dont la nouvelle recrue n’est autre que ce certain Alex Seidel, berlinois, affilié à Money $ex Records (on reste dans le même bataillon), et homonyme d’un célèbre armaturier allemand; en somme un jeune homme destiné à la première ligne, qui a su avec quatre courts extraits colorer ce dimanche, à base d’éclectisme et de sophistication.

La première face débute donc dans une ambiante satinée avec une rythmique claire, travaillée, à laquelle se superposent des synthés cristallins ainsi que des modulations whah-whah. Puis on évolue avec le deuxième track vers une atmosphère plus nocturne et contrastée avec des beats plus incissifs et dansants, tout en gardant les mêmes synthés aux sonorités aériennes.

La seconde face, quant à elle, se distingue par son hybridité. Elle commence dans un style résolument entraînant, groovy. Au programme des percussions mixes, qui mettent en avant un ensemble conga, enrichit d’un clave et de samples vocaux soul.  Dimanche se fait lointain, le soleil plus proche…Jusqu’à ce que tout ce beau monde débouche avec surprise sur un dernier track plus expérimental et intellectuel, qui regarde vers le landscaping. Le bpm a chuté. La section rythmique a disparue. Il ne reste qu’une basse lancinante à trois notes qui s’enrichit par nappes successives d’aigus saturés et dissonants; une angoisse se fait sentir, qui succède au charme des trois premières pistes, et laisse dans l’impatience de découvrir le vinyl au complet.


Julie